Guide du BDSM: LES RÈGLES DU JEU

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On ne se lance pas dans des pratiques sadoma-sochistes sans connaître les conditions qui les régissent. Les jeux doivent être consensuels. Dans un lieu public  les normes sont celles de la courtoisie et de la bienséance. À regarder autour de soi, on comprend vite que les pratiques extrêmes  les jeux d’aiguilles  par exemple  sont réservés à des initiés qui ont quelques années d’expérience.

Envelopper quelqu’un dans un film plastique, une matière qui empêche la peau de respirer, peindre entièrement le corps d’un(e) soumis(e)  au risque d’un évanouissement au bout de quelques heures à cause de l’asphyxie et de la toxicité du produit  ou encore entreprendre un bondage compliqué nécessitent de posséder quelques rudiments. Un peu de patience  ça viendra !

LES IMPAIRS A ÉVITER

Dans les clubs fétichistes  il vous sera peut-être donné d’assister à des maladresses dont voici quelques exemples… à ne pas suivre.

•Un(e) M demande à la personne qui la fouette d’arrêter  mais l’ l’autre continue. C’est franchement désagréable de voir un(e) S souffrir dans un jeu qui n’en est peut-être plus un ! Mais lorsqu’on ne connaît pas les accords entre les partenaires, comment être sûr que les supplications ne font pas partie du scénario ?

Cela dit, il faut toujours continuer un petit peu après qu’un(e) M ait crié « assez ». Deux ou trois coups, pour la forme. En Allemagne et aux États-Unis, le mot mayday sert à signifier que la limite est atteinte. On l’appelle safe word (mot de sécurité).  Respect.

•La cravache à la main, un(e) S vient à la rescousse d’un(e) autre S et se met à frapper de concert sur un(e) M à genoux. Sauf dans le cas d’une invitation particulière, la correction en cours est toujours une affaire privée. Dans les soirées d’Amsterdam ou d’Allemagne, des tentes portent des affichettes « Bienvenus ! » ou Rejoignez-nous ! » Lorsqu’on est invité à participer à des jeux de groupe.

• Dans un club hétéro, une femme qui vient de recevoir le fouet de la main de son ami repousse les avances d’un autre dominateur. L’inconnu lui tapote le dos du bout de sa badine. Je peux vous cravacher à mon tour ? lui demande-t-il. La fille se lève et lui répond « Je veux bien vous frapper, moi, si vous voulez ! » Elle a raison de le remettre à sa place. En effet, il y a souvent une histoire derrière une raclée, un vrai désir, une complicité. L’inconnu aurait dû demander la permission au maître de la soumise, ou bien tenter de séduire la jeune femme en paroles.

•Dans une boîte londonienne bi, un débutant qui cherche une initiation au fouet se fait massacrer par un dominateur qui crie ensuite à la ronde : « Il n’attendait que ça I » On ne va pas une soirée pour se comporter en sadique.

En général, les organisateurs des soirées hétéros et bi repèrent les personnalités extrêmes et les expulsent.

Ce n’est pas le cas dans les bars cuir et les backrooms où les homos cherchent le sexe extrême, prenant parfois des risques insensés (drogues, barebacking, c’est-à-dire pénétration sans protection).

• À une soirée hétéro, un M pelote une inconnue qui a les yeux bandés et les mains liées dans le dos sans même lui avoir adressé la parole. C’est grossier, à moins qu’il n’y ait une étiquette esclave publique ou« à peloter accrochée à la guêpière de la fille. La première initiative à prendre aurait été de lui demander quel était le motif de sa punition.